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françois hollande - Page 15

  • Un risque de déclassement stratégique de la France ?...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Pascal Boniface, cueilli sur son blog Affaires stratégiques et consacré au déclassement stratégique de notre pays en raison de sa soumission à la politique américaine...

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    Les vrais risques du déclassement stratégique de la France

    Les questions internationales n’envahissent pas la campagne électorale. Néanmoins, dans certains cercles, le débat sur le déclassement stratégique de la France a été lancé. Il se pose en effet dans un contexte général de la perte du monopole de la puissance par le monde occidental, qui vient s'ajouter à la fin de la rente de situation dont la France bénéficiait grâce à son positionnement singulier au cours de la Guerre Froide. Comment, dans un monde dont les évolutions stratégiques ne sont pas naturellement favorables, conserver des marges de manœuvre ?

    On ne peut pas aborder le problème de notre déclassement stratégique par le seul biais du taux de dépenses militaires par rapport au PIB, comme cela est trop souvent fait.

    L'industrie de défense est un atout essentiel pour l'indépendance de la France. Il ne faut pas méconnaître son utilité économique et stratégique. Elle doit néanmoins rester un moyen et non devenir une fin. On ne peut développer une analyse du rôle de la France dans le monde et de sa politique à partir du seul critère des dépenses militaires. Bien plus que la baisse des budgets, c'est une analyse erronée de nos intérêts et de notre situation, pire encore, une absence de réflexion stratégique globale qui pourrait conduire à notre déclassement.

    Doit-on réellement faire dépendre notre budget militaire de l'augmentation des budgets chinois, indiens ou américains comme le suggèrent certains ? Les Américains ont après 2001 choisi une fuite en avant dans le tout militaire faisant passer leur budget de 280 milliards de dollars à 700 aujourd'hui. Sont-ils pour autant plus en sécurité et la sécurité collective a-t-elle réellement progressé ? Non bien au contraire. Faut-il dès lors tenir compte de l'avertissement donné par l'ancien Secrétaire à la défense Robert Gates dans son discours d'adieu prononcé à Bruxelles en juin 2011, demandant aux Européens d'augmenter leur budget de la défense parce que le Congrès américain serait fatigué de continuer à augmenter le financement du Pentagone ? Ceci n’avait aucune rationalité du point de vue de nos intérêts.

    On nous dit qu'il faut combler les lacunes capacitaires révélées en Afghanistan et en Libye ? Mais n'est-il pas beaucoup plus urgent de réfléchir au bien-fondé de certaines opérations militaires extérieures, mises sur pied sans prendre en compte leur impact global sur le long terme ? Doit-on encore se lancer dans des interventions qui se transforment en guerre de contre-insurrection dont les puissances extérieures ne peuvent plus espérer sortir vainqueurs ?

    Puisque l'on parle de déclassement stratégique ne faut-il pas réfléchir à ce qu'implique notre réintégration dans les commandements militaires intégrés de l'OTAN ? Certes sur le fond la réintégration en tant que telle n'a pas changé grand-chose à la situation préexistante. Nous étions déjà quasi intégrés. Mais contrairement à ce qui avait été avancé, elle n'a en rien aidé au développement d'une européanisation de la défense, toujours en panne. Et surtout nous avons un comportement relativement passif par rapport au projet de double extension géographique et des missions de l'OTAN. Le risque de transformer en Sainte Alliance, déjà dénoncé par Mitterrand en 1990, est plus actuel que jamais. Doit-on se laisser entrainer dans une organisation qui se transforme en bras armé de l’occident ? Quelle voix particulière faisons-nous entendre ? Allons-nous, lors du sommet de Chicago de mai, rester sans réaction par rapport au projet de défense antimissile, dont le coût est exorbitant, dont l'utilité stratégique est contestable, qui constituerait une relance inutile de la course aux armements, qui est plus destiné à satisfaire les désirs du complexe militaro-industriel que les besoins de sécurité, et qui par ailleurs constitue un désaveu implicite de la politique de dissuasion ?

    Le risque de déclassement est bien réel, mais il est plus lié à une absence de réflexion globale sur les évolutions stratégiques mondiales et le rôle de la France dans un contexte mutant. Ce n'est pas la répétition d'arguments repris en boucle dans les cercles otaniens qui peut nous aider à avoir cette vision.

    Pascal Boniface (Affaires stratégiques, 13 avril 2012)

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  • Election de François Hollande : le point de vue d'Alain de Benoist...

    Alain de Benoist, directeur des revues Krisis et Nouvelle Ecole, analyse pour la radio francophone iranienne la victoire de François Hollande à l'élection présidentielle et, notamment, ses implications en matière de politique étrangère...

     

     

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  • Une victoire par défaut...

    Pierre Le Vigan, essayiste et collaborateur habituel de la revue Eléments, analyse pour Métapo infos la victoire par défaut de François Hollande dans une France qui paraît rester majoritairement à droite...

     

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  • Election de François Hollande : Pierre Le Vigan analyse les résultats...

    Pierre Le Vigan, essayiste et collaborateur de la revue Éléments, tire un premier bilan, pour Métapo infos, de l'élection de François Hollande à la présidence de la République et dresse quelques perspectives...

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  • Pour qui voter ? Le point de vue de Pierre Le Vigan...

    Pierre Le Vigan, essayiste et collaborateur habituel de la revue Eléments, donne à Métapo infos son choix pour le deuxième tour de l'élection présidentielle...

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  • La trahison est un sport de combat...

    Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Claude Bourrinet, cueilli sur Voxnr et consacré à la conception médiocre de la politique qu'ont nos "élites" politiques du moment...

     

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    La trahison est un sport de combat

    Dans un entretien accordé le vendredi 27 avril au quotidien sportif L’Equipe, Nicolas Sarkozy évoquait, à mots pratiquement découverts, que ses jours de président étaient comptés.

    Tant mieux.

    Cependant, le parallèle qu’il a tracé entre la politique et le sport vaut sans doute toutes les analyses sur la nature exacte des individus qui occupent les postes de commandes du pays. Car, comme le savaient nos anciens, les images dévoilent autant, et sans doute mieux, la réalité que tous les discours.

    Evoquant donc l’athlète américain Bob Beamon, recordman du monde du saut en longueur de 1986 à 1991, le locataire agité de l’Elysée a eu cette pensée profonde : "Je pense que les records sont faits pour être battus. Et donc, par conséquent, on ne peut pas être triste que quelqu'un d'autre prenne votre place parce que de toute manière, c'est la règle". "C'est la règle pour le sport, c'est la règle pour la politique, c'est la règle pour la vie, a-t-il ajouté : à un moment donné, chacun doit considérer qu'il a eu la chance de faire ce qu'il a à faire". Et il a conclu sa démonstration : "Alors, il faut gagner, Beamon avait gagné, Beamon a été remplacé. Je crois qu'il l'a accepté »

    Son concurrent lui a donné raison, avec fairplay : "C'est la loi de l'alternance. C'est un vieux principe que de reconnaître qu'une course peut être gagnée une fois et pas forcément la deuxième fois, et que ce n'est pas toujours le même qui porte les couleurs de la France ».

    Bref, il serait question de matchs. Récemment, l’actualité a été occupée par des clubs de football, à un très haut niveau, et par les victoires des uns, les défaites des autres, un entraîneur limogé, bref, par les péripéties naturelles autour d’un amusement de masse. La politique serait-elle de cet ordre ?

    Il est vrai que les luttes des temps passés se déroulaient de façon formidable : quand on ne se démolissait pas le portrait, on s’envoyait à l’ombre, ou bien, mieux, car cela nous rappelle les feux d’artifices des grands événements sportifs, des jeux olympiques, des championnats du monde, on érigeait des barricades, on fusillait, la mitraille et la guillotine donnaient aux soubresauts populaires ce petit frisson d’enthousiasme semblable à celui qui saisit la foule lorsqu’une action brillamment conduite aboutit à la pénétration vigoureuse du ballon dans la cage qu’un malheureux gardien n’avait pas réussi à préserver. Que l’on ne fût pas toujours gentlemen, cela se comprend : il était question d’enjeux foutrement sérieux : la survie physique, le niveau de vie, les libertés fondamentales, l’indépendance de la patrie, l’orgueil du citoyen. Cela méritait bien que l’on mourût ou que l’on tuât.

    L’évocation du sport n’est certes pas anodine. On sait que celui-ci prit son essor lorsque la guerre ne fut plus la préoccupation principale de l’aristocratie. La noblesse anglaise, désormais vouée à un ennui prestigieux, et délaissant les armes pour le commerce, fut la première à se donner à cette pratique de brute civilisée, le sport. On sentait encore, du reste, jusqu’à ce qu’à la fin ce monde des athlètes et des recordmen devînt un repaire de friqués dopés, ce souffle glorieux, ce flirt avec l’immortalité, qui rendait jadis le champ de bataille intéressant. Mais le sport, nonobstant le spectacle qui aliène et le fric qui pourrit, est maintenant, pour les cadres, les traders, les financiers, les managers et les jeunes loups aux dents qui rayent les parterres de bouges à fric, le surplus de dynamisme corporel, comme on disait que les droits de l’homme étaient le surcroît d’âme d’une bourgeoisie qui ne croyaient plus en Dieu. On y cherche le défoulement, la santé, la force, la niaque, la maîtrise, le fight spirit, la volonté de se faire mal et de faire mal aux autres. Au fond, pourquoi pas ? Si ce n’était pour Mammon … Tout ce qui reste de l’éthique guerrière demeure dans la performance économique. Et même le Hagakuré est invoqué, le comportement samouraï et le vide qui l’accompagne.

    A vrai dire, le vide sied bien à Sarko. Il y est comme dans son élément, lui qui pédale allègrement, entouré de barbouzes moulinant des gambettes comme des crapauds à cheval sur des boîtes d’allumettes, ou bien suant toute son arrogance dans des « joggings » immortalisés par une horde de caméras, maculant ainsi son maillot de corps tout neuf arborant le sidérant sigle, connu des ménagères de toutes génération, le prodigieux NYP, New York Police.

    Car cela ne surprendra personne que la référence sportive de notre french yankee soit un américain. Les athlètes français manqueraient-ils donc sur la liste ? Tout un programme.
    Que Hollande abonde dans le sens de ces propos en dit long sur la vision que notre élite politique, petites mains de l’oligarchie mondialiste, entretient en son sein. La politique n’est donc que ça, une sorte de jeu, et l’alternance consiste à se remplacer régulièrement. Et, in fine, rien ne change, hormis les heurs et malheurs (relatifs) de cette engeance qui change parfois de job, ou perd quelque subside, en espérant se rattraper plus tard. On sait comment se forge une carrière. A l’ENA, le choix du « camp » est affaire d’opportunité et de flair : quelles sont les chances d’obtenir une place intéressante à terme ? Les convictions ? Regardons attentivement l’origine, l’imprégnation culturelle et politique de tel ou tel, son itinéraire, ses bifurcations, ses accointances, voire ses mariages… On s’apercevra que les convictions ne concernent qu’une rhétorique obligée, un exercice oratoire, un rituel par lequel on s’oblige à passer, de moins en moins d’ailleurs. Mais pour le fond, on est d’accord : le marché, le cosmopolitisme, le métissage, la dérégulation de la société, l’oubli ou le rejet du patrimoine national, l’adoption de mœurs « libérées », qu’on tire aux forceps, le mépris pour le peuple d’en bas, ces racistes, ces « beaufs », ces ploucs, tous ces dogmes, ces comportements, ces connivences, ces collusions, ces complicités font un monde, le « Monde », comme on disait du temps de Proust, celui des gens biens, de ceux qui ont les moyens de regarder le pays de haut, de très haut.

    Alors, que l’on échange quelques balles, et que les uns perdent après avoir gagné, c’est aussi anodin que les destins de Roland Garros.

    En même temps, en prime, on a l’illusion. A vrai dire, là aussi, le truc ne marche plus très bien. A remplace B, avant que B ne prenne sa revanche. La tournante. Cela ne convainc plus grand monde, et la célèbre devise du Guépard, de Giuseppe de Lampedusa : « Il faut que tout bouge pour que tout reste identique », certes, peut servir à révéler le secret de la démocratie actuelle, ce jeu de dupes, mais devient néanmoins inopérant, car, en guise de déplacements, on a affaire à du surplace, les uns restant en fait dans la pièce jouée, une tragi-comédie à l’usage des enfants, comme dans ces opéras, le personnage qui fait mine d’abattre de la distance en sautillant sur une surface dérisoire.

    Aussi sont-ce toujours les mêmes têtes qui surgissent dans ce castelet risible qu’est la télévision.

    N’oublions donc jamais que nous sommes au théâtre, et qu’une « sortie » n’est jamais qu’une entrée provisoire dans la coulisse.

    Puisqu’il est question d’histrion, d’acteur, on peut bien revenir à notre Sarkozy. En commedia dell’arte, il existe un personnage hautement désopilant, dont l’origine remonte aux Romains, mais qui a été actualisé par la parodie vacharde qu’on faisait des soldats espagnols, qui ne le méritaient pas. Il s’agit du Capitan, du Matamore, du spadassin qui se vante de tous les exploits du monde, tout en n’en ayant pas les moyens. Ce capitaine est un Pantalon qui a perdu son pouvoir. Il rêvasse après sa maîtrise abolie, et croit encore impressionner par l’usage de logorrhées interminables et hyperboliques, se leurrant en substituant à la réalité le monde plus vaporeux de la parole. Tel est notre Nicolas.

    Les records ? Lesquels ? S’il s’agit de l’effondrement économique de la France, de la vassalisation de notre glorieux pays à une puissance étrangère, de la servilité de nombreuses fois réitérées à l’égard de la diplomatie américaine ou israélienne, des crimes cyniques commis au nom de mensonges bienpensants, que l’on a manipulés en direction des masses, s’il s’agit de promesses non tenues, et souvent retournées comme des gants, de l’écarbouillement consciencieux, programmé, méthodique de notre culture, de notre histoire, de notre langue, s’il s’agit de toutes les trahisons qui ont humilié le peuple français, et de cette régression sociale qui le transforme peu à peu, et même à vitesse de plus en plus précipitée, en agglomérat de pauvres hères réduits à la mendicité, à la misère et, peut-être, espérons-le, à la révolte, eh bien oui ! il est bien question de records !

    Claude Bourrinet (Voxnr, 27 avril 2012)

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